Le chat et son territoire
Pour bien comprendre pourquoi les chats ne supportent pas les portes fermées, il convient de développer la notion de territoire du chat…
Le chat a fait le choix, il y a quelques millénaires, de la cohabitation avec l’homme. Résultat d’un intérêt mutuel bien compris, cette cohabitation s’est approfondie, en particulier grâce à une évolution darwinienne : les animaux ayant le plus d’aptitude à se faire accepter (et aimer) par l’homme ayant une plus grande capacité de survie. Ainsi, une conclusion hâtive peut laisser penser que le chat a été “domestiqué”.
La vérité est que le chat n’a pas perdu beaucoup de son instinct d’animal sauvage. Il reproduit dans un cadre familier les modes de vie et les comportements qu’il avait dans la nature sauvage.
En particulier, son appréciation de son environnement reste celle de l’animal sauvage, définissant son espace en termes de territoire.
Celui-ci peut être variable dans le temps et l’espace. Il peut être exclusif, sélectif ou “ouvert”.
Dans son ouvrage de référence “Tout sur la psychologie du chat“, Joël Dehasse défini des “Champs territoriaux”.
Ce peut être des champs d’activité, des champs d’isolement ou des champs d’agression. Dans tous les cas, ils sont en permanence redéfinis par l’animal et peuvent donc varier au fil du temps, aussi bien dans leurs étendus que dans leurs destinations.
Mais dans tous les cas, le chat vérifie continuellement qu’il est libre de se déplacer dans son territoire.
Le chat : un animal prudent
Comme il a conservé un très fort instinct sauvage, le chat veille continuellement à sa “liberté” et, comme nous l’avons vu, à son territoire.
Du monde sauvage, il a conservé la prudence. Cela le conduit à vérifier en permanence que rien, sur son territoire, ne l’empêche de se déplacer.
Plusieurs raisons à cela : Il doit veiller à ce que son “domaine vital”, celui qu’il a lui-même défini, reste libre d’accès. Il doit aussi pouvoir, à tout moment, vérifier qu’aucun intrus n’y pénètre. Et surtout, il doit – souvenir du temps ou il vivait dans une nature sauvage et dangereuse – bien vérifier qu’il a la possibilité de s’enfuir ou de se mettre à l’abri en cas de problème.
C’est là un comportement instinctif.
Ainsi, il est fréquent de voir le chat demander à ce qu’on lui ouvre une porte, puis, une fois qu’elle est ouverte, ne pas chercher à sortir, juste s’en retourner d’où il venait. Ce comportement, dans son monde, est tout sauf absurde ! Au contraire, il montre simplement de que chat est un animal très prudent ! Il teste en permanence son territoire et les possibilités qu’il a de le contrôler.
Ce comportement, que l’on peut faussement interpréter comme de l’indécision est au contraire l’expression d’une remarquable adaptation à son milieu !
On retrouve cette même méfiance pour la nourriture, mais nous aurons l’occasion d’en reparler dans un autre post…